Comment repérer le retard de langage chez le bébé ?
Il n’y a rien de plus passionnant que t’entendre les premiers mots d’un enfant. Par conséquent, si ces premiers viennent à tarder, c’est aussi une immense inquiétude qui peut surgir, et ce notamment du côté des parents ! Aussi, en tant que professionnel de la petite enfance, vous avez un véritable rôle à jouer dans le repérage d’un éventuel retard de langage. Voyons donc comment vous pouvez être les plus attentives possible au fil du processus d’acquisition du langage chez les tout-petits.
Qu’est-ce que le retard de langage ?
Mais d’abord, précisons un peu ce que nous entendons réellement par retard de langage.
Il convient, de préciser qu’aujourd’hui, il est plus commun de parler de difficulté de langage plutôt que de retard de langage. De la même façon on parlera, le cas échéant et dans un second temps, de troubles de développement du langage et non plus de dysphasie.
On parle de “retard de langage” lorsqu’il y a, tout simplement, un décalage par rapport à la norme. C’est-à-dire, ce que l’on constate le plus généralement se passer auprès de la majorité des enfants selon leur âge.
Il va de soi que chaque enfant, va à son propre rythme. Lorsqu’un petit met un peu plus de temps que les autres à commencer à parler ou à développer son langage, cela ne veut pas forcément dire qu’il y a un problème.
Quels sont les signes d’un retard de langage chez le bébé ?
Aussi, la première étape pour, suivre l’évolution de l’acquisition du langage d’un jeune enfant, sera bien sûr de connaître les différentes grandes étapes du développement du langage chez le tout-petit. Pour ainsi détecter si le rythme de ce dernier correspond à la norme ou non.
Une fois, encore, si un petit n’est pas dans la norme, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il y a un problème. Seulement, il convient d’être un peu plus vigilante et attentive afin de s’assurer que cela ne soit bien qu’une question de rythme et que cela ne cache rien d’autre.
Si vous remarquez un certain décalage, alors, nous vous invitons aussi à prêter attention à ces différents signes. Il peuvent confirmer votre hypothèse selon laquelle l’enfant aurait peut-être quelques difficultés de langage :
- L’enfant se montre peu intéressé par le fait de communiquer ou d’interagir (il n’agite pas la main pour dire au revoir, il ne pointe pas du doigt pour solliciter quelque chose ou le montrer… (de 12 à 18 mois) ;
- Il a des difficultés à comprendre les questions ou les consignes (de 18 à 24 mois) ;
- Celui-ci ne parle pas (de 18 à 24 mois) ;
- Il ne fait pas d’association de mots (vers 2 ans) ;
- etc.
Quelles sont les causes de difficulté de langage ?
S’il est difficile de terminer les causes exactes d’un retard de langage, certaines de ces pistes peuvent toutefois être explorées :
- la qualité de l’audition ;
- le niveau de stimulation (l’enfant a-t-il suffisamment d’occasions d’interagir avec des adultes qui lui parlent ? Est-il soumis aux écrans ?) ;
- la situation psychoaffective (choc émotionnel, lien fusionnel avec les parents…) ;
- le nombre de langues parlées à la maison…
Toutefois, il se peut aussi qu’il n’y ait aucune cause précise et que l’enfant prenne simplement son temps ;).
Comment aider un jeune enfant qui a des difficultés de langage ?
Quoiqu’il en soit, si vous détectez ou suspectez un potentiel “retard de langage”, nous vous recommandons d’adopter quelques attitudes simples, efficaces et qui favoriseront la communication avec l’enfant :
- Placez-vous à sa hauteur pour lui parler
- Ne devancez pas ses besoins et laissez-le les exprimer lui-même
- Soyez simplement à l’écoute et évitez de le bombarder de questions
- Accompagnez-le un maximum en ajoutant les bons mots sur ses tentatives de communications tout en l’encourageant
Comment parler aux parents de vos suspicions de difficulté de langage de leur enfant ?
Dans l’ensemble, nous vous invitons à respecter 3 étapes :
La première consiste à partager régulièrement, tout au long de l’année, les choses positives, les sources d’émerveillement, avec les parents. Afin de ne pas être, d’office, dans une spirale de communication négative et d’installer un climat de confiance entre vous et les parents.
La deuxième est d’avoir du tact et d’ouvrir simplement le dialogue. En effet, invitez les parents à s’installer au calme pour échanger au sujet de leur enfant. Demandez-leur simplement s’ils n’ont rien remarqué du côté du langage avant de leur faire part de vos impressions sans aller plus loin. Sensibles à vos remarques, les parents porteront ainsi naturellement intérêt aux points d’attention que vous avez soulevé. S’ils remarquent, eux aussi, quelque chose d’inhabituel, il ne manqueront pas de revenir vers vous pour vous en parler.
Enfin, n’imposez pas la consultation chez un professionnel aux parents. Suggérez-la en expliquant pourquoi vous pensez que cela pourrait être bénéfique pour l’enfant mais ne l’ordonnez pas aux parents et surtout soyez patiente. Il se peut simplement que les parents aient besoin de quelques jours pour d’analyser ces informations avant de passer effectivement à l’action ;).