Agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle
La maltraitance infantile constitue un réel problème de santé publique, et, en tant que professionnelle de la petite enfance, vous pouvez être confrontée à des cas de maltraitance. Cet article a donc pour objectif de vous aider à déterminer quand vous devez agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle et de quelle façon afin de protéger tous les enfants dont vous avez la garde, sans exception.
À quel moment parle-t-on de maltraitance infantile ?
Pour savoir comment agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle, il est primordial, en premier lieu, de savoir dans quels cas, précisément, il en est question.
De manière générale, la notion de maltraitance rassemble l’ensemble des actes ou des absences d’actes dont les enfants sont victimes (par un adulte ou non) et qui les mettent en danger, en risque de danger ou encore altèrent le fait qu’ils soient “bien traités”.
De manière un peu plus détaillée cette fois, la maltraitance peut prendre différentes formes :
La maltraitance physique
Qui se caractérise notamment par de violents coups portés et/ou à répétition. Des agissements tels que les claques, coups de poing, fessées, empoignement brutal, coups de ceinture… sont autant d’actes répréhensibles qui caractérisent la maltraitance physique d’un enfant.
A noter : le syndrome du bébé secoué est un cas particulier qui concerne les nourrissons de moins de 6 mois le plus souvent. Les signaux d’alerte sont, entre autres, l’hémorragie rétinienne, l’hématome sous-dural, la fracture de côtes, des troubles respiratoires, des crises d’épilepsie…
Les violences sexuelles
Le viol se caractérise par l’acte de pénétration (vaginale, anale ou buccale), par opposition aux autres agressions sexuelles qui n’impliquent pas d’acte de pénétration mais font, bien entendu, partie des violences sexuelles, comme les attouchements, la masturbation, etc.
La maltraitance psychologique
Selon The American Professional Society of the Abuse of Children de 1995, il existerait 6 formes de maltraitance psychologique :
- Le rejet actif (des demandes légitimes de l’enfant)
- Le dénigrement
- Le terrorisme
- L’isolement-confinement
- L’indifférence
- L’exploitation (ou encore la corruption)
Les négligences lourdes
Enfin, la maltraitance infantile qui relève de négligences lourdes induira notamment la privation d’éléments indispensables au bon développement et au bien-être de l’enfant. Il pourra alors s’agir de privations de différents types comme : les soins, l’hygiène, le sommeil, l’affection, etc.
Comment agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle ?
La 1ère étape pour agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle consiste à repérer les différents signaux d’alerte
Concernant la maltraitance physique, peut être considérés comme des signaux la présence d’ecchymoses, de plaies, brûlures, morsures, griffures… sur le corps de l’enfant. Des fractures multiples ou à répétition peuvent également poser question…
Les actes de violences sexuelles peuvent être repérés physiquement (lésions génitales, saignements,) ou encore via une altération du comportement comme le fait d’être réticent à se dévêtir, d’avoir des attitudes à caractère sexuel, etc.
La maltraitance psychologique, bien que tout aussi condamnable et impactante sur le développement de l’enfant, est la plus difficile à détecter. Le refus de la part de l’enfant de retrouver sa famille le soir peut être un indicateur de ce type de maltraitance mais, bien sûr, ce sont, le plus souvent, les troubles du comportement qui devront vous mettre la puce à l’oreille.
Enfin, la maltraitance infantile qui relève de négligences lourdes sera peut-être la plus “évidente” à détecter puisqu’elle impliquera par exemple un manque de nutrition de l’enfant ou encore un habillement mal adapté, une mauvaise hygiène, etc. Soyez vigilantes ! Un oubli à répétition de son enfant, une couche pleine à peine arrivé chez vous le matin, etc. sont autant de “petites” choses qui peuvent être lourdes de conséquences et qui s’apparentent, autant que les autres, à de la maltraitance infantile.
Par ailleurs, de manière générale, un enfant victime de maltraitance, verra très probablement son comportement changer et ainsi se révéler être soudainement agressif par exemple ou encore se replier sur lui-même, se plonger dans le mutisme… Des retards (de langage, psychomoteur…) peuvent aussi être des indicateurs forts en cas de maltraitance infantile.
La 2e étape résidera dans le passage à l’action
La première chose que nous vous recommandons est d’en parler à votre PMI si vous soupçonnez de quelconques actes de maltraitance infantile.
Puis, d’effectuer un signalement à la CRIP qui se charge de recueillir les informations préoccupantes, d’informer les professionnels et de mener une première analyse afin d’évaluer les faits.
En cas d’urgence, vous pourrez évidemment toujours porter plainte dans un service de police ou de gendarmerie.
Enfin, si vous souhaitez faire un signalement de manière anonyme, vous pouvez composer le 119 qui est el Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger 24h/24 et 7j/7.
La question du secret professionnel lorsqu’il s’agit d’agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle
En effet, selon la loi du 2 janvier 2004, le secret professionnel n’est pas applicable à celui qui informe les autorités de privations ou de sévices dont il a eu connaissance et qui ont été infligées à un mineur de 15 ans.
Autrement dit, agir contre la maltraitance en tant qu’assistante maternelle, c’est être vigilante et ne pas se taire.